WELCOME TO MELBOURNE
Melbourne, la deuxième plus grande ville d'Australie, est reconnue pour être la capitale australienne de la mode, de la culture et du sport. Construite autour de la rivière Yarra dans la baie de Port Philip, Melbourne charme ses visiteurs grâce à ses nombreux parcs verdoyants, son activité culturelle foisonnante et ses quartiers cosmopolites singuliers. Entre architecture moderne et édifices anciens, grandes avenues et petites ruelles étonnantes, Melbourne, “la Merveilleuse”, offre un cadre exceptionnelle de vie qui la place parmi les villes les plus agréables à vivre au monde ! © guide melbourne
14 janvier 2014. Je me place à côté d'autres journalistes et poste mon appareil sur son pied en le stabilisant. La presse est présente en masse mais j'ai une place privilégiée due à mon arrivée bien en avance. Je fais partie des chanceux qui vont cette année couvrir l'Australian Open, grand chelem de tennis qui se joue dans notre ville. Natif de Perth, toute la famille a accepté de me suivre sur la côte Est lorsque j'ai obtenu ce poste et nous ne regrettons rien. Si les plages paradisiaques de la côte Ouest nous manquent parfois, cela ne change pas notre amour, notre coup de foudre pour l'état du Victoria. En arrivant, je suis passé par la rubrique faits divers, nécrologie ou encore politique avant d'enfin être dirigé vers ma passion, le sport. De petits articles en petits articles, je suis à présent la personne choisie par le Herald Sun pour cet événement, ce qui représente beaucoup pour moi. Je ne vais pas me louper. Sur l'écran en face de nous, on observe Novak Djokovic et Victoria Azarenka sortir du tram, si renommé à Melbourne. Gagnants 2013, ils portent tous deux les coupes et traversent l'allée centrale qui les mène devant le court Phillipe Chatrier. Le tirage au sort du tableau 2014 peut commencer et, quand ce dernier sera fini, j'aurai le privilège d'interviewer le numéro 1 mondial.
19 février 2012. Je n’ai pas beaucoup dormi de la nuit. Pas grave me direz-vous, je vais disposer de près de trente heures d’avion pour me rattraper. Je ne me sens pas particulièrement stressée, parce que je ne réalise pas encore. Maman se retient de pleurer depuis qu’on est levées - ou plutôt depuis 3 semaines, moment ou j’ai acheté mon billet d’avion - mais aujourd’hui c’est pire. La sonnette retentit et une crampe me noue soudainement l’estomac. Pas de panique, plutôt d’excitation : Je quitte Charleroi pour un an bordel ! Et croyez moi, cette ville ne va pas me manquer. On a quatre bonnes heures d’avance mais on ne s’attarde pas : les valises sont bien vite dans la voiture et nous aussi : Pas grave, il y a un Starbucks et ça ne court pas les rues chez nous alors quand on en voit un, on y fonce. On se gare au parking de Zaventem et maman est à nouveau en larmes. « Non mais elle ne va pas en prison, tu sais » Bien dit tonton! Elle me fait toujours autant rire et s’énerve de me voir si souriante. Inconsciente. Je tourne la tête, une voix plus que familière me parvient... Surprise. Ma meilleure amie est à l'aéroport, ma jumelle, à qui je n’ai pu dire au revoir comme prévu du à de malheureuses circonstances de son côté. On s'installe finalement à la cafétéria de l'aéroport, parce que nous sommes des enfants et que de là, nous avons une vue sur les pistes. Le temps passe vite et l’heure de se diriger vers la porte d’embarquement est là, j’ai hâte et aimerais ralentir le temps simultanément. Je serre tout le monde dans mes bras sans trop de peine, je sais qu’ils seront là à mon retour, je sais que je pars pour quelque chose de bien. Un rêve. Je n’ai pas le droit d’être triste, qui tuerait pour avoir ma place? Beaucoup, sans doute. Je passe au contrôle sans soucis - quel talent - et là, le drame. Un grand couloir, des portes d’embarquements à perdre de vue et moi. Seule, avec pour seuls accompagnateurs mon pc et ma petite valise. Qu’est ce que je fous là? Pourquoi partir si loin? Je fonds en larmes et rêve de faire demi tour pour les serrer une dernière fois dans mes bras ou mieux repartir avec eux, mais c’est trop tard. Je peux toujours le faire mais 1300€ de billets d’avion à l’eau, ça fait mal… et puis je l’ai tellement voulue cette aventure, je ne peux pas baisser les bras avant même d’avoir mis un pieds dans le Boeing.
18 décembre 2013. l'Australie m'a conquise. A un point inimaginable. J’appelle ma maman pour lui signaler avec bonheur - et une petite pointe au cœur - que j'annule mon billet retour. J'ai trouvé un sponsorship dans une grande chaîne d'hôtel, visa qui me permet de rester au pays tant que je suis sous contrat. S'ils veulent me voir, ils devront se déplacer jusqu'ici car je n'obtiendrai pas de congé de si tôt. Melbourne, c'est parti.
17 mai 2014. « Ne gâche pas cette chance! » C'est les mots de mon père lorsqu'il m'a salué à l'aéroport. La famille s'est saignée pour me payer un billet d'avion et des études de droit à Melbourne, j'ai tout intérêt à bosser. Je découvre doucement la ville et les joies de Gumtree ainsi que des colocations à 8. Oui car c'est la moyenne ici, 4 mecs dans une chambre, 4 filles dans l'autre. Avoir sa propre chambre est un vrai luxe! Et encore, je rame pour payer mon loyer, même avec cette option... Mais je suis à Melbourne, mes cours commencent bientôt et je me suis trouvé un petit job de barman dans Southbank. Je galère pas mal en anglais mais j'arrive malgré tout à me faire de supers potes, à commencer par mes colocs. C'est un autre monde, j'ai l'impression d'être aussi proche d'eux en un mois que je ne l'étais en dix ans avec mes amis à la maison. Je n'ai vraiment pas de quoi me plaindre, même si j'ai été pas mal homesick au début. Faut dire que quand on ne se fait pas comprendre, l'envie de tout abandonner se présente vite... Mais hors de question de décevoir mes parents. J'ai bien fait de persévérer, en quelques semaines à peine, je me sens chez moi.